Joyeux anniversaire!
En ce moment, c'est l'anniversaire du Super-Marquis. Je ne commenterai pas ces spots publicitaires distillant, via LCD, le LSD du consumérisme pendant que nous sacrifions gracieusement et sans remords nos "temps de cerveau disponible" sur l'autel trop souvent ensanglanté (et en haute résolution, le rouge flashe encore plus, attention les mirettes!) d'une idole païenne en 16/9. Je ne commenterai pas non plus les fabuleuses promo "1 acheté 1 gratuit" qui font mouiller les porte-monnaies des ménagères de moins de 50 ans, même les plus respectables. Ah non, mais si, ça faut que je le fasse... Parlons-en des fameuses promotions anniversaire!!!
Mais avant une petite aparté improvisée, pas vraiment nécéssaire, certes, mais comment dire non à la muse et à ses moues calines? Veuillez remarquer que lorsque l'on écrit "anniversaire" suivi par des points d'exclamation, ceux-ci font office de bougies sur un gâteau imaginaire?
Imaginez maintenant que, trop prudent, le manager n'a pas assez commandé de colis pour les promotions en cours. Imaginez ensuite que l'anniversaire commence un mercredi, qu'il est censé durer 2 semaines, et que samedi, vous vous apercevez avec horreur que dans la majorité des produits promos, vous êtes déjà à poil. Imaginez ensuite que tous les gens vivent en paix... argh... John Lennon, sors de ce corps... désolé, mais à chaque fois que j'utilise l'expression "à poil", je me fais posséder par l'esprit d'un hippie décédé bien que pacifiste (fucking)! argh... Johnny Gourdin, sors de ce corps!
Imaginez plutot (avec sa langue stupide et son collier rouge, en train de faire sa fête à Mickey) que pour la 9845ème fois de la journée, un client vient se plaindre auprès de vous qu'il ne trouve pas les promos indiquées dans le dépliant, que c'est inadmissible, que c'est de la publicité mensongère. Vous récolter ses foudres sans sourciller. Vous seriez surement moins blasé si vous n'aviez pas déjà entendu la même litanie, au mot près, 9844 fois au cours de la journée. En tout cas vous écouteriez sans doute. Et tandis que votre esprit de footeux se demande avec une angoisse pleine de puérilité si Franck Leboeuf survivra à Koh-Lanta, vous toisez le chaland du regard placide du bovin tout entier à ruminer l'herbe verte de la prairie. Attendant patiemment que l'orifice buccal un tantinet pestilentiel du senior indigné cesse de s'agiter, vous vous surprenez vous-même en réussissant à garder votre sérieux tandis que vous imaginez complaisamment ce héros de l'été 98 couiner comme une pucelle en découvrant une mygale dans son duvet. Une fois que l'aimable retraité en colère a vidé son sac, il est temps pour vous de vous excuser platement, même si vous n'y êtes pour rien. Mais, du coin de l'oeil, vous avisez le manager et vous vous ravisez. Après tout, c'est sa faute à lui, si les clients nous tapent sur les nerfs! Vous hésitez un bref instant, mais plus vous le regarder se ballader les mains dans les poches, en faisant le beau, plus vous avez envie de le faire. Alors vous le désignez comme responsable, et vous riez sous cape tandis que le petit papy tourne résolumment les talons vers votre chef. Et qu'est-ce qu'il se prend, au passage! Le septuagénaire fustige l'incompétence de l'homme et dénonce les discours fallacieux de l'enseigne d'une voix qui porte dans tout le magasin. Le manager n'en mène pas large. Après tout, au pays des Super-Marquis, le client est roi. Et cette démonstration de souveraineté est des plus jouissives!
Une fois l'ordre rétabli, le manager vient me prendre à part, me regarde droit dans les yeux et lâche froidement:" Encore un coup comme ça et t'es mort!" Je feins l'innocence, avec conviction, mais l'éclat lugubre de ses yeux exprime éloquemment qu'il ne mord pas à l'hameçon, et je finis par baisser le regard en signe de soumission. Alors il commence à inspecter mon rayon, critiquant mon facing, s'insurgeant à chaque rupture produit, bref, me faisant passer un sale quart d'heure. Puis, une fois qu'il a évacué sur moi toute la rage contenue et l'humiliation que le client avait fait naitre en lui, il reprend tranquillement son tour du magasin, les mains dans les poches et un rictus d'auto-satisfaction imméritée sur les lèvres.
Et moi, tandis que je mets en rayon le Cajoline senteur lavande, je me dis que j'aurais bien besoin d'un calin.
Mais avant une petite aparté improvisée, pas vraiment nécéssaire, certes, mais comment dire non à la muse et à ses moues calines? Veuillez remarquer que lorsque l'on écrit "anniversaire" suivi par des points d'exclamation, ceux-ci font office de bougies sur un gâteau imaginaire?
Imaginez maintenant que, trop prudent, le manager n'a pas assez commandé de colis pour les promotions en cours. Imaginez ensuite que l'anniversaire commence un mercredi, qu'il est censé durer 2 semaines, et que samedi, vous vous apercevez avec horreur que dans la majorité des produits promos, vous êtes déjà à poil. Imaginez ensuite que tous les gens vivent en paix... argh... John Lennon, sors de ce corps... désolé, mais à chaque fois que j'utilise l'expression "à poil", je me fais posséder par l'esprit d'un hippie décédé bien que pacifiste (fucking)! argh... Johnny Gourdin, sors de ce corps!
Imaginez plutot (avec sa langue stupide et son collier rouge, en train de faire sa fête à Mickey) que pour la 9845ème fois de la journée, un client vient se plaindre auprès de vous qu'il ne trouve pas les promos indiquées dans le dépliant, que c'est inadmissible, que c'est de la publicité mensongère. Vous récolter ses foudres sans sourciller. Vous seriez surement moins blasé si vous n'aviez pas déjà entendu la même litanie, au mot près, 9844 fois au cours de la journée. En tout cas vous écouteriez sans doute. Et tandis que votre esprit de footeux se demande avec une angoisse pleine de puérilité si Franck Leboeuf survivra à Koh-Lanta, vous toisez le chaland du regard placide du bovin tout entier à ruminer l'herbe verte de la prairie. Attendant patiemment que l'orifice buccal un tantinet pestilentiel du senior indigné cesse de s'agiter, vous vous surprenez vous-même en réussissant à garder votre sérieux tandis que vous imaginez complaisamment ce héros de l'été 98 couiner comme une pucelle en découvrant une mygale dans son duvet. Une fois que l'aimable retraité en colère a vidé son sac, il est temps pour vous de vous excuser platement, même si vous n'y êtes pour rien. Mais, du coin de l'oeil, vous avisez le manager et vous vous ravisez. Après tout, c'est sa faute à lui, si les clients nous tapent sur les nerfs! Vous hésitez un bref instant, mais plus vous le regarder se ballader les mains dans les poches, en faisant le beau, plus vous avez envie de le faire. Alors vous le désignez comme responsable, et vous riez sous cape tandis que le petit papy tourne résolumment les talons vers votre chef. Et qu'est-ce qu'il se prend, au passage! Le septuagénaire fustige l'incompétence de l'homme et dénonce les discours fallacieux de l'enseigne d'une voix qui porte dans tout le magasin. Le manager n'en mène pas large. Après tout, au pays des Super-Marquis, le client est roi. Et cette démonstration de souveraineté est des plus jouissives!
Une fois l'ordre rétabli, le manager vient me prendre à part, me regarde droit dans les yeux et lâche froidement:" Encore un coup comme ça et t'es mort!" Je feins l'innocence, avec conviction, mais l'éclat lugubre de ses yeux exprime éloquemment qu'il ne mord pas à l'hameçon, et je finis par baisser le regard en signe de soumission. Alors il commence à inspecter mon rayon, critiquant mon facing, s'insurgeant à chaque rupture produit, bref, me faisant passer un sale quart d'heure. Puis, une fois qu'il a évacué sur moi toute la rage contenue et l'humiliation que le client avait fait naitre en lui, il reprend tranquillement son tour du magasin, les mains dans les poches et un rictus d'auto-satisfaction imméritée sur les lèvres.
Et moi, tandis que je mets en rayon le Cajoline senteur lavande, je me dis que j'aurais bien besoin d'un calin.